Billets qui ont 'librairie Charybde' comme autre lieu.

Mauvais temps

Beaucoup de vent : Marc a rentré son skiff et nous sommes sortis en double. Heureuse des commentaires des autres après la sortie : apparemment nous étions l'image de l'aisance et de la facilité.

Passé à la librairie Charybde pour prendre des Poésie du gérondif : un pour mon prof de philo amateur de Franquin (cité p.24) et un pour les éditions de Gruyter-Mouton. Au passage j'ai pris le dernier Le Tellier, Toutes les familles heureuses, dont mes oulipotes disent le plus grand bien (la lecture d'extraits en séance était déjà fort réjouissante, de cette réjouissance qui fait froid dans le dos).
Il pleut, il fait froid.

Pendant ce temps, H. a rendu la coccinelle dont le leasing arrivait à échéance. Nous avions dépasé le kilométrage prévu et la voiture avait des rayures, le pare-choc arrière était légèrement enfoncé (souvent cela se voit peu : les pare-chocs sont montés sur des morceaux de plastique qui cèdent au choc (et donc absorbent l'énergie) en se déformant, rendant le pare-choc inutile désormais puisque les morceaux de plastique ne pourront plus jouer leur rôle.)
Nous nous attendions donc à payer un supplément en rendant la voiture. Il n'en a rien été. H. a expliqué qu'on ne conservait pas la voiture parce que les freins se bloquaient quand le régulateur de vitesse était en place : parfois — mais pas toujours, cet aléatoire aussi était angoissant —, au moment où l'on souhaitait freiner, la pédale se durcissait énormément et il fallait l'enfoncer de toutes ses forces pour la débloquer. Plus d'une fois je me suis félicitée d'avoir gardé d'importantes distances de sécurité.
Un incident a été déclaré à Volkswagen par le garagiste qui suivait la voiture. Une pièce a été changée mais le problème n'a pas disparu. Pendant les vacances, O. n'a jamais utilisé le régulateur tant ça lui faisait peur.
H. a donné le numéro de l'incident et le concessionnaire a commencé à interroger son ordinateur. Pendant ce temps, H. est sorti avec un mécano pour faire le tour de la voiture. Celui-ci a commencé à relever toutes les éraflures sur la carosserie ; H. voyait la facture s'alourdir à chaque nouvelle anomalie quand soudain le directeur de la concession est arrivé, a dit que la voiture était reprise sans complément et a signé les papiers dans la minute.
Notre conclusion est que l'incident leur a fait peur. Il n'est pas certain que la voiture soit mise en vente d'occasion. Elle va peut-être passer à la casse. Ça me fait mal au cœur.

Librairie Charybde

A l'invitation de Gilda qui fêtait son arrivée dans ce lieu auguste, je suis passée à la librairie Charybde (elle est vraiment à deux pas de gare de Lyon, une fois qu'on connaît c'est très rapide d'y passer).

La librairie est beaucoup plus petite que je ne le pensais. Je la connaissais depuis longtemps par son blog, intéressant, peut-être un poil trop SF, policiers et romans pour moi, mais source d'idées pour des lectures exploratoires.
La plus grande surprise, un peu vexante, pour moi, a été de découvrir à quel point j'étais dépassée. La librairie est organisée par éditeurs et collections; je connaissais les noms de la plupart, mais pas l'aspect, "la tête": des étagères entières de tranches à la physionomie inconnues. En quinze ans, les couleurs (vives ou "ethniques") et les formats (en voie de diminution) se sont totalement renouvelés.

J'ai passé beaucoup de temps à explorer les rayons, pour repartir avec des classiques, j'en ai bien peur:
- Derniers témoins de Svetlana Alexievitch, parce que c'est une grande, sans aucun doute;
- La pensée du roman de Thomas Pavel, parce que les cours de Pavel au Collège de France m'ont enthousiasmée (podcast);
- la trilogie maritime de Golding, que j'avais l'intention de lire depuis cet article d'Odile Gannier: Rites de passage, Coup de semonce et La cuirasse de feu. J'ai eu la surprise de la trouver en français en folio, je l'ai prise;
- Ingeborg Bachmann, Toute personne qui tombe a des ailes. Edition bilingue, dans le cadre de ma préparation au voyage de cet été;
- Le laboureur et ses enfants de Jon Elster, "deux essais sur les limites de la rationalité": l'homme qui prône le tirage au sort à la place des élections (tirage parmi un groupe choisi, je suppose : il faut que je le lise, justement).
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